en réaction à cet article : https://www.moteurnature.com/30445-redu ... -quel-gain
Pour l'aspect scientifique :
je viens signaler qu'il comporte de grandes approximations, pour ne pas dire certaines erreurs.
Cette phrase ne veut pas dire grand chose car elle est trop vague.La physique nous explique qu'il y a un lien linéaire entre vitesse et énergie,
En ce qui concerne l'avancement d'un véhicule, l'énergie nécessaire pour franchir une distance donnée comporte :
* un terme indépendant de la vitesse, correspondant aux frottements "secs", principalement dus à la trainée des pneumatiques
* un terme proportionnel à la vitesse, linéaire, correspondant aux frottement fluide d'ordre 1, rencontrés par les barbotages divers, et aux faibles vitesses (par de turbulence, écoulements laminaires)
* un terme quadratique dépendant du carré de la vitesse, principalement porté par les frottements aérodynamiques à grandes vitesses
Pour l'autoroute, en 1ère approximation, c'est justement le terme quadratique qui fait l'essentiel de la consommation d'énergie.
Ce qui signifie en ordre de grandeur : passer de 110 km/h à 130 km/h augmente la consommation de (130/110)²=1.396, soit +40%
en pratique les choses sont un peu plus fines, puisqu'il y a les autres contributions, et que changer de rapport met le moteur sur un plage de meilleur rendement, mais en gros, passer de 110 à 130 km/h augmente les consos de +25/+30% en mesures réelles, et cela quelle que soit la transmission qui ne module que faiblement l'appel d'énergie pour vaincre la résistance aérodynamique.
Parler de +10% en consommation de 110 à 130 km/h par simple changement de rapport de transmission n'est pas réaliste.
Par ex sur ma Golf GTE qui a une boîte DSG6 bien étagée, je passe de 7 à 9L/100 km en E85, et en SP95, de 6 à 8L/100km, soit +30% en gros.
Je conseille par ex la lecture de cette page pour des approfondissements scientifiques : https://weber.fi.eu.org/consommation/
Pour l'aspect écologique / routier
à première vue, réduire la vitesse à 110 km/h au lieu de 130 km/h pour un véhicule isolé va diminuer sa consommation de l'ordre de 30%, soit, et Mme Borne avec ses 20% est finalement en-dessous de la vérité.
Mais d'autres paradigmes se posent :
1) réduire la vitesse, c'est aussi densifier le trafic, et créer des bouchons ou des risques collisions supplémentaires
2) en France, plus de 3/4 du carburant est consommé en ville : la généralisation de véhicules électriques ou PHEV supprimerait cette énorme pollution
3) on devrait penser à faire rouler les véhicules avec des biocarburants
4) finalement déjà peu de véhicules roulent à 130 km/h sur l'autoroute
5) cela serait-il un prétexte à radariser les scandaleux chauffards roulant à 120 km/h en bas d'une ligne droite autoroutière ?
Personnellement je suis pour le statu quo des vitesses autoroutières. Et qu'on s'attaque aux vrais problèmes plutôt qu'à des questions marginales.